« Miel Lunaire » – Linogravure

Pour bien débuter l’année 2021, j’ai offert une série limitée d’estampes intitulées « Miel Lunaire ». Une image créée grâce à un principe de gravure classique réalisé sur linoléum.

La linogravure est une technique de gravure consistant à enlever les blancs ou « réserves » du résultat final. L’encre se pose sur les parties non retirées, donc en relief, le papier pressé sur la plaque conserve l’empreinte de l’encre.

Avant de commencer à graver, j’esquisse mes idées sur papier. Je fais l’essai de mon résultat sur un papier noir à l’aide d’encre blanche pour recréer les pleins et vides qui seront représentés lors du transfert de la matrice.

Lorsque satisfaite du résultat, je le reproduis – inversé – sur le linoléum. J’ai ainsi un visuel fidèle de ma future image. Je suis maintenant prête à graver.

J’utilise une plaque en « S » pour mieux me stabiliser et éviter les coupures. Les outils utilisés en gravure sur bois conviennent parfaitement à la linogravure : les gouges sont les outils de base. Elles sont souvent vendues par lots comportant un manche et des têtes interchangeables de différentes tailles et formes (en V ou en U). J’utilise principalement les gouges en V, elles me permettent un meilleur contrôle des fins détails à graver. Tout ce qui sera imprimé est préservé, épargné, les « blancs » sont évidés, creusés avec les gouges.

La prochaine étape est consacrée à l’impression. L’encrage de la plaque de linoléum se fait grâce à un rouleau. On passe de l’encre sur toute la surface ; après avoir nettoyé le lino. L’encre utilisée ici est à base d’eau et de qualité d’archive. La difficulté est de ne tacher ni les plaques, ni les doigts, ni la feuille, donc avoir des doigts bien propres en tout temps!

Il est temps de passer à la presse! Différents types de presses sont utilisables : ici j’utilise une presse manuelle à gravure avec plateau gracieuseté du département d’arts visuels du Cégep de Drummondville. Il est important de s’aider avec un repérage pour bien positionner le papier et la matrice afin que chaque impression soit presque identique.

Le nombre de tirages (impressions) est souvent limité, cela est dû à l’écrasement du support. Par contre, un lino bien taillé et manipulé avec précaution peut assurer plus d’une dizaine de tirages sans que la netteté du trait ait à en souffrir. Il faut maintenant laisser sécher.

Une autre étape sera la numérotation. Pour assurer la légitimité de la série, il est important de bien annoter et numéroter les estampes. J’en profite également pour tailler mes papiers pour la version numérique de l’estampe. Comme pour l’estampe encrée manuellement, je favorise une frange prononcée et texturée au bas de l’oeuvre. J’aime ce genre de détail et surtout tailler le papier à la l’aide d’un coupe-papier au lieu d’un ciseau. L’imperfection et le caractère aléatoire du travail manuel m’apportent une grande fierté dans la présentation de mon travail.

Pour les estampes numériques, j’ai numérisé ma meilleure estampe encrée. J’ai ensuite calibré l’image à l’ordinateur pour la fidéliser au modèle original. Grâce à mon imprimante professionnelle, j’ai pu utiliser un papier texturé, épais et de qualité ainsi qu’une encre d’archive. Ces deux composantes sont donc cohérentes à l’estampe encrée manuellement.

Cette série est limitée et offerte à des gens qui m’inspirent et m’accompagne dans mon cheminement artistique. J’entreprends avec fébrilité cette nouvelle année que je consacrerai davantage à ma pratique en arts visuels.

N’hésitez pas à me contacter si vous êtes curieux d’essayer cette technique et que vous avez des questionnements.

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